Le PDG du Dash Core Group, Ryan Taylor, trouve que le système de gouvernance de Dash est relativement rigide et qu’il est possible de l’améliorer avec quelques ajustements qui permettront une gamme plus vaste de décisions.

Au cours d’un récent podcast, il a été demandé à Taylor ce qu’il améliorerait du système actuellement en place. Il a répondu que le système de gouvernance de Dash est pour le moment trop basique, fonctionnant simplement pour distribuer les fonds aux contractants :

“Je pense que le système de Dash est trop simple. Nous avons un budget, et le budget est en gros une partie des récompenses des blocs. Contrairement à Bitcoin, nous attribuons la récompense d’un bloc à d’autres personnes que les mineurs. En effet, 45% de la récompense va aux mineurs, 45% aux personnes qui exploitent les nœuds (et qu’on appelle ‘masternodes’ au sein du réseau Dash), et les derniers 10% sont réservés au système de propositions. Il peut s’agir d’un travail juridique, de développeurs, de marketing, de développement business, en soit, de tout ce dont le réseau a besoin pour croître, se développer et fonctionner.”

D’après Taylor, le système pourrait bénéficier de la possibilité de réaffecter des pourcentages des récompenses de bloc en fonction des besoins à court terme du réseau :

“Il y a beaucoup de choses que je changerais à ce sujet. Je pense que c’est très rigide. Cela ne permet pas au réseau d’être flexible entre ces trois groupes et d’allouer plus ou moins en fonction de l’importance du budget, des besoins en matière de sécurité et du nombre de masternodes dont nous avons besoin pour les motiver à exister afin de garantir la décentralisation du réseau et autres choses du même genre. Je pense qu’il est très important de rendre cela ajustable dans la mesure où l’on peut éviter des ratios fixes ou des décisions fixes au sein du réseau, c’est mieux.”

La rigidité du système de gouvernance actuel de Dash

Taylor a la conviction que le meilleur ajout au système de gouvernance de Dash serait la possibilité de soumettre plus spécifiquement des décisions ciblées au réseau :

“Je pense qu’il serait préférable d’avoir un type de proposition explicite orienté vers la prise de décision. Cela pourrait même permettre de choisir entre différentes choses au lieu de simplement pouvoir voter oui ou non. Vous pouvez voter pour savoir quelle entreprise de relations publiques le réseau devrait embaucher, ou choisir entre trois options différentes pour un changement sur le réseau. Je pense que nous avons besoin que de nouveaux types de décisions soient appuyées dans le système de gouvernance.”

La proposition actuelle a été utilisée pour des questions de gouvernance. Par exemple, le fondateur de Dash, Evan Duffield, a demandé au réseau si Dash devrait poursuivre une mise à l’échelle on-chain ou off-chain et c’est une majorité de voix qui a été accordée sur la première proposition. Selon Taylor, cette fonction n’est toutefois pas idéale pour présenter des questions complexes de gouvernance :

“La deuxième chose que je changerais, c’est que nous avons constaté que les gens ont le désir d’utiliser le système de propositions pour les aider à prendre des décisions. Nous les appelons des propositions de décision. La façon dont les gens l’utilisent, c’est qu’ils présentent effectivement une proposition pour obtenir le remboursement de leurs frais de proposition (le réseau doit payer des frais pour présenter une proposition et la faire examiner par les masternodes). Alors ils vont faire une proposition qui dit : “Hé, faut-il faire X ?” Et ils demanderont simplement le remboursement des frais de leur proposition dans le cadre de la proposition, et les gens voteront.”

Pour terminer, Taylor pense qu’un contrôle plus granulaire sur les propositions elles-mêmes peut s’avérer très utile :

“Je pense qu’une autre catégorie de changement que j’aimerais voir est la capacité du réseau d’avoir plus de contrôle sur les propositions qu’un propriétaire de proposition peut avoir. Nous avons rencontré de nombreux problèmes où le propriétaire d’une proposition veut retirer sa proposition et aujourd’hui, il n’a pas cette capacité dans notre système. Un exemple pourrait être une proposition de financement d’un stand à une conférence au nom du réseau Dash, et deux jours avant que cette proposition ne soit prête à être payée, les organisateurs annulent la conférence. Je préférerais probablement que ce budget soit affecté à un autre projet digne d’intérêt pour le réseau. En tant que propriétaire de proposition, je devrais avoir la possibilité de l’annuler. Il existe une tonne de capacités différentes axées sur le contrôle qui doivent être disponibles pour les personnes qui participent à tout système de gouvernance.”


Le rôle pionnier de Dash dans le domaine de la gouvernance

Depuis le début, Dash a joué un rôle de premier plan dans le développement de systèmes de gouvernance décentralisés dans le monde des cryptomonnaies. Avec la mise en place de son système de trésorerie, Dash est devenu la première et la plus ancienne organisation autonome décentralisée, qu’on appelle DAO, avec un écosystème ouvert, entièrement autofinancé et entièrement décentralisé qui permet néanmoins d’arriver à un consensus sur les décisions clés. Dash a depuis été rejoint par d’autres projets dotés de fonctions de gouvernance, allant d’imitateurs tels que PIVX à des projets adoptant des approches de gouvernance alternatives et plus impliquées telles que Decred.

Dash a récemment innové, une fois de plus, dans le domaine de la gouvernance et ce, avec la création de structures juridiques clés, comme le Dash DAO Irrevocable Trust et la Dash Investment Foundation, deux entités qui permettent au réseau Dash dans son ensemble, et non aux individus ou groupes identifiés, de posséder légalement une propriété, de détenir des actions et des parts sociales. Celles-ci garantissent que le système décentralisé de Dash reste dans le monde réel aussi bien dans la pratique que dans la théorie.